L'Arche de Zoé

                                L'association française Arche de Zoé

N'DJAMENA (AFP) - Les trois Espagnols inculpés dans l'affaire de l'Arche de Zoé et libérés par le Tchad vendredi sont arrivés à la base aérienne de Torrejon de Ardoz, près de Madrid.

L'avocat de trois des quatre responsables de l'est du Tchad, inculpés et incarcérés pour "complicité" avec l'association française Arche de Zoé pour avoir tenté d'emmener 103 enfants en France, a annoncé samedi avoir déposé une demande de mise en liberté provisoire pour ses clients.

"J'ai déposé la demande de mise en liberté provisoire vendredi", a déclaré Me Jean-Bernard Padaré. "Je ne sais pas quand elle sera examinée". Lors d'une confrontation, jeudi, le président de l'association, le Français Eric Breteau, également détenu à N'Djamena avec cinq autres membres français de l'Arche de Zoé, les avait mis hors de cause.

Le pilote Agustin Rey, le copilote Sergio Munoz et le steward Daniel Gonzalez sont arrivés peu avant 22h00 locales (21h00 GMT) à bord d'un avion des forces aériennes espagnoles, accompagné par le numéro deux du ministère des Affaires étrangères, Bernardino Leon.

Les trois personnes libérées ont été accueillies au pied de la passerelle par la vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega, et des membres de leurs familles. Leur libération fait suite à celle des quatre hôtesses de l'air espagnoles que le président français Nicolas Sarkozy avait ramenées dimanche à Madrid à bord de son avion.

Le pilote belge Jacques Wilmart, âgé de près de 75 ans et souffrant du coeur, a été également libéré mais demeurait vendredi à l'hôpital de la base militaire française où il avait été transféré la veille à la suite d'un malaise. Il devait être évacué vers la Belgique samedi à bord d'un avion médicalisé.

Les sept membres de l'équipage espagnol étaient retenus au Tchad dans le cadre de l'affaire de la tentative de transfert en France de 103 enfants africains par l'association française l'Arche de Zoé.

Par ailleurs, la secrétaire d'Etat française aux Droits de l'Homme, Rama Yade, sera auditionnée mardi par la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale dans cette affaire.

Les trois Espagnols et le Belge inculpés au Tchad de "complicité" avec l'association française Arche de Zoé qui a tenté de transporter 103 enfants en France depuis l'Est tchadien avaient été libérés vendredi et autorisés à rentrer dans leur pays.

Après le rapatriement, le 4 novembre, de trois journalistes français et de quatre hôtesses de l'air espagnoles également poursuivis dans ce dossier, restent désormais détenus à la maison d'arrêt de N'Djamena les six membres français de l'Arche de Zoé et quatre responsables de l'Est du Tchad.

Les trois Espagnols de l'équipage du Boeing 757 affrété par l'association pour emmener les enfants en France et arrêtés le 25 octobre à Abéché (est) quand les autorités locales ont déjoué l'opération, ont quitté N'Djamena à bord d'un avion en compagnie du secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires étrangères Bernardino Leon. "Nous sommes très contents et surtout soulagés", ont déclaré Augustin Rey, Sergio Munoz et Daniel Gonzalez après leur libération.

"Je veux exprimer la reconnaissance des autorités espagnoles à l'égard des autorités du Tchad", a affirmé pour sa part M. Léon avant de monter dans l'appareil. "Nous avons mené une diplomatie discrète, une diplomatie efficace", a-t-il ajouté, assurant avoir fait preuve de "respect" à l'égard de la justice tchadienne.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a remercié le président tchadien au cours d'une conférence de presse à Santiago, et proposé que son pays finance l'éducation des 103 enfants que l'association voulait transporter en France en signe de "gratitude". "Nous avons offert de prendre en charge l'éducation de ces enfants en pensant à leur avenir, le gouvernement entend de cette manière exprimer sa gratitude aux autorités tchadiennes", a ajouté M. Moratinos.

Le pilote belge Jacques Wilmart, âgé de près de 75 ans et souffrant de problèmes cardiaques, a été libéré mais demeurait vendredi à l'hôpital de la base militaire française où il avait été transféré la veille à la suite d'un malaise. Il devait être évacué vers la Belgique samedi à bord d'un avion médicalisé.

Si le juge a levé le mandat de dépôt des quatre Européens, estimant qu'il y avait pas de charges suffisantes contre eux, ils demeurent inculpés au Tchad, à l'instar des journalistes et des hôtesses, d'"enlèvement de mineurs", d'"escroquerie" ou de "complicité".Les 21 inculpés encourent cinq à vingt ans de travaux forcés.

Ces libérations ont été précédées d'un imbroglio qui a failli tourner à l'incident diplomatique entre Madrid et N'Djamena. L'Espagne a d'abord annoncé que son secrétaire d'Etat avait décollé de la capitale espagnole au petit matin à destination du Tchad. Mais N'Djamena a ensuite "dérouté" l'avion vers Maiduguri, dans le nord du Nigeria, dans l'attente de la décision officielle du juge concernant les libérations, selon des sources concordantes. "Le secrétaire d'Etat ne devait venir qu'une fois que la justice tchadienne aurait pris une décision concernant les trois Espagnols", avait déclaré à l'AFP le ministre tchadien des Affaires étrangères Ahmat Allami.

"Cette façon de faire complique encore les choses", avait-on déploré de source judiciaire à N'Djamena.

Les avocats des six Français, les inculpés les plus exposés, ont également demandé jeudi leur mise en liberté provisoire, ainsi qu'une requalification des faits de crime en délit, pour réduire les délais d'un éventuel jugement ainsi que la durée des peines encourues. S'agissant des quatre Tchadiens, des responsables de la localité de Tiné frontalière du Soudan, le président de l'Arche de Zoé en a mis trois hors de cause jeudi lors d'une confrontation.

"Tel que c'est parti, je pense que l'information judiciaire ne va pas être clôturée rapidement", a estimé Me Jean-Bernard Padaré, avocat de plusieurs inculpés, soulignant que le juge allait étendre son enquête à la compagnie espagnole propriétaire du Boeing 757, toujours immobilisé à Abéché.

 

OK-2Power

Juillet 2008



08/07/2008
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