La dictature de Mobutu et ses consequences à l'etranger


L'Homme fut un mal pour le Congo et pour l'Afrique entière et Kabila
est sur ses traces
Par Albert Buyamba Musualuendu

L'<Afrique a la forme d'un revolver dont la gâchette se trouve au Congo.> Frantz Fanon!
Beaucoup d'écrits existent maintenant sur Mobutu, l'ex-dictateur au Congo (Ex-Zaïre). Tous sinon la quasi totalité de ces écrits se recoupent et disent presque la même chose.
Jamais ils n'ont parlé de l'exportation du schéma militaro-autocratique de Mobutu
ailleurs en Afrique. Ici loin de les rejoindre, cependant, le présent article tentera
donc lui de se démarquer à plus d'un point. Le 35ième sommet de l'OUA (l'Organisation de l'Unité Africaine) qui s'était tenu à Alger l'année dernière n'a fait que porté son regard sur cette question mais sans en dire plus. Bref, au sujet de tous ces écrits, en  effet, on a y accès actuellement, qu'il ne l'était guère hier! Clarifions très rapidement la chose. Le temps est largement révolu de l'époque où pour lire des ouvrages qui critiquaient Mobutu au Congo constituait un bel motif de lèse majesté
à l'égard de Mobutu. Et, les conséquences, furent plus graves. Il s'ensuivait donc
pour le contrevenant son arrestation sinon sa disparition physique immédiate après
avoir été passé à tabac , torturé, et que savons-nous encore par les gorilles ou
sbires mobutistes dressés tous pour immortaliser à jamais l'ordre mobutiste au Congo.
 
E. Dungia, le déclare très clairement, dans son ouvrage : "engagé, dans le service de
la sécurité Mobutiste, il avait pour mission de frapper fort tous ceux qui étaient
contre le régime de Mobutu." Telles étaient les directives strictes qu'ils recevaient
de la hiérarchie. Mais dans quel contexte Dungia a-t-il écrit son ouvrage? Telle est
toute la question. En effet, pendant que le pouvoir de Mobutu allait agonisant
au Congo, cet ex-agent de la sécurité Mobutiste écrivit et fit des témoignages
sensationnels dans son fameux ouvrage, intitulé ni plus ni moins : " Mobutu et
l'argent du zaïre". L'auteur retrace comment Mobutu a pillé et saccagé l'économie
du Congo en achetant les consciences par exemple de certains chefs d'État Africains, lesquels lui restaient fidèles et inféodes pour la reproduction de son modèle politique dictatorial, dans leurs propres espaces politiques respectifs. Le mérite de cet ouvrage est double, d'une part l'auteur avait rédigé l'ouvrage du vivant de Mobutu en plus d'être tous originaires de la même province, d'autre part. Mais, en réalité, l'ouvrage ne constituait qu'un bel exemple d'une fuite en avant pour son auteur.
En effet, Dungia s'était exorcisé avant la lettre. Quelque chose comme une certaine
demande de pardon de l'auteur devant le peuple Congolais dans sa globalité pour des torts monstrueux qu'ils avaient causés au pays. De plus, comme d'ailleurs pour
beaucoup d'autres auteurs que nous verrons assez loin, Dungia écrivit contre Mobutu tout en étant en terre d'exil à l'étranger, loin du Congo et craignant certainement, la répression des services de la sécurité de Mobutu et le climat de délation permanente, qui caractérisaient et qui caractérisent encore le Congo aujourd'hui sous le régime Kabila, le continuateur de l'ordre Mobutiste. Des milliers de personnes, fils du Congo, sont morts assassinés pour avoir détenu les ouvrages interdits au Congo parce que critiquant Mobutu ou prêchant tout simplement autre forme de philosophie politique que le Mobutisme. Illustrons vite le fait. C'est dans ce contexte que mourra Kashama Koy, dont le célèbre musicien Congolais, Tabu Ley, alias Rochereau, chanta avant l'heure dans une de ses meilleures chanson à l'époque. Kashama Koy est l'une des première victimes dans cette lignée. Ce n'est pas tout. L. Mukanda Lunyama, journaliste et responsable du journal Renaissance, fut, lui, arrêté et son journal frappé d'interdiction de paraître pour avoir été premier à s'attaquer à la politique
tribalo-régionaliste de Mobutu dès ses premières heures du pouvoir sur le terrain
au Congo : "Vers l'Équatorialisation du Congo"! C'était vers les années 66-67.
Dans la lignée, le Cardinal J. Malula, lui, fut forcé de s'exiler à Rome pour avoir
dénoncé dans une des Périodiques de l'Église Catholique au Congo avec un rare courage,
la politique Mobutiste de : "Recours à l'Authenticité". Voilà deux héros Congolais!
Tous les deux sont déjà morts. Il faudra souligner que, ces deux fils du Congo, au
lieu de prendre les armes ou de se rebeller, sont les tout premiers à avoir choisi
la méthode de confrontation directe avec le dictateur Mobutu, sur son propre territoire.
Cette méthode politique de la non-violence face au dictateur n'a pas été aisée du tout.
Car, la liberté de parole ou de s'informer était inexistante au Congo hier et encore
aujourd'hui, sous le régime du Néo-Mobutiste, M. Kabila. Ouvrons ici une parenthèse.
Très attentivement, les 13 parlementaires Congolais, fondateurs de l'UDPS
(l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social), principal parti d'opposition au Congo,
ont usé de l'approche sinon de la méthode originale de combat de Mukanda et de
Cardinal Malula au Congo. Face à Mobutu, le combat de l'UDPS s'est signalé en 1980.
Et, il continue encore face à Kabila. Kabila et Mobutu étant tous du même bord.
L'originalité de combat de l'UDPS a consisté à ne pas fuir le dictateur, à ne pas
s'exiler à l'étranger, mais plutôt d'avoir choisi de combattre face à face, d'user
face au dictateur le discours critique et virulent, le dialogue, malgré la répression
et les arrestations sans cesse de membres par le pouvoir. Voilà bien la non-violence.
Voilà ce qui avait affaibli donc Mobutu de bout en bout et c'est ce que Kabila profita
pour s'emparer du pouvoir par la force. Revenons à nos moutons. En effet, on retrouvera
encore tant d'autres noms des victimes de lecture des ouvrages sur Mobutu ou contre sa
philosophie politique au Congo dans les livres de J. Chomé et même de C. Kamitatu.
L'ouvrage de Kamitatu, chronologiquement parlant, semble être le tout premier dans
la lignée des ouvrages qui s'attaquaient et critiquaient fortement Mobutu à son fort.
Publié à l'étranger depuis 1971, l'ouvrage a un titre révélateur :
"La Grande mystification du Congo/Kinshasa. Les Crimes de Mobutu". Déjà en Belgique
où l'ouvrage était paru l'auteur explique la difficile gymnastique endurée pour que
l'ouvrage puisse paraître. Ce n'était pas de tout repos, semble-t-il. En clair,
Mobutu fut répressif contre tous ceux qui écrivaient contre lui, tant au Congo, que dans
une certaine mesure à l'étranger.  Plus qu'ils réprimaient plus les documents
circulaient. Qu'à cela ne tienne! Tenez! dans certaines familles organisées au
Congo/Zaïre à l'époque, on parvenait tout de même à accéder à ces ouvrages prohibés
et à les lire dans la plus grande discrétion d'un chat. Au-delà certainement, des
redoutables services secrets mobutistes : où trônait à tour de rôle Seti Yale,
Mukolo wa Mpombo; Nkema Lilo, et puis l'arrogant et omnipotent Honoré Ngbanda.
Tous ces bourreaux étaient impitoyables s'il arrivait que vous avez été attrapé avec
un ouvrage prohibé et critiquant Mobutu. Ils vivent. L'un d'eux, d'ailleurs, à cause
de sa cruauté légendaire en ce domaine était surnommé "Terminator". Il s'agit du neveu
de Mobutu, H. Ngbanda. Tenez! peut-être non sans une certaine hypocrisie, Frédéric Dorce,
dans Jeune Afrique, du 18 au 31 janvier 1999, p.14 qualifie la cruauté de Ngbanda face
aux Congolais, d'ardeur travailleur (sic). Autrement dit, Dorce déclare lui que
M. Ngbanda fut un grand travailleur (sic) aux côtés de Mobutu. Farce! Faut-il ici
s'empêcher de le déclarer? Suivons une historiette! En effet, nous nous rappelons
encore de l'époque où notre beau-frère, à chaque fin de ses multiples voyages
euro-américains, qu'il effectuait constamment. Une fois, qu'il était de retour
au Congo (alors Zaïre). Déjà à l'aéroport et à sa descente de l'avion, sa main pausée
sur notre épaule, il devait nous tirer à côté et nous chicotait à l'oreille, en la
formule que voici : "Musualuendu! Sais-tu? Je t'ai apporté pour lecture l'ouvrage
de P. Monguya Mbenge, écrit : contre Mobutu! Tu le liras et puis tu m'en reparleras.
Et de conclure : Je l'ai lu avec avidité durant tout le voyage euro-américain.
Et maintenant c'est ton tour. Mais fais attention!..." C'était à Mbuji Mayi
(Kasaï Oriental) vers les années 78-80. Voici le titre de l'ouvrage : "Histoire
secrète du Zaïre. Les Crimes de Mobutu", éd. Espérance, 1977. Cette gymnastique
kamikaze se répéta et dura encore plusieurs années et ce jusqu'à la parution de
la "Lettre Ouverte dite des 52 pages", signée par les 13 parlementaires Congolais
et expédié à Mobutu, le 30 novembre 1980. Le jeu se déroulait toujours en cache-cache.
Cette Lettre a fait une kyrielle de victimes Congolaises pour le simple fait de
l'avoir lue ou la détenir. Nous connaissons des amis qui ont été arrêtés et qui
sont aujourd'hui décédés à cause des tortures des agents de services secrets
Mobutistes, par exemple : M. Mbulu, ex-agent à la Miba; M. Kanku Rémy,
M. Muswakala, etc. De ce qui précède, il est donc établi et hors de tout doute,
qu'il y a beaucoup des livres et des journaux qui dépeignent l'ex-dictateur
Congolais Mobutu. Les auteurs de ces ouvrages sont soit des Congolais soit des
étrangers. Et tous ont rédigé leurs ouvrages en exil à l'étranger pour la plupart.
Il y en a qui sont très complaisants certes, mais par contre d'autres sont stricts.
Toutefois, cependant, tous se rejoignent et se recoupent fort curieusement en bien
des points. La liste de ces ouvrages est longue et nous ne pouvons pas faute de
temps la reproduire. Nous citerons ici quelques titres pour besoin de notre propos. 
Mobutu dans le miroir des ouvrages lui consacrésA lire tous ces ouvrages, trois
grandes caractéristiques frappent et elles ressortent constamment, aux yeux du lecteur,
notamment : ¬ L'enrichissement sauvage de Mobutu et puis celui de son entourage
immédiat sont mis en exergue. Sans omettre en effet un réseau puissant de corruption
entretenu tant au Congo qu'à l'étranger (Europe, États-Unis d'Amérique, etc.).
Dans ce dernier pays, Mobutu a dépensé beaucoup de millions de dollars Américains
aux fins de vendre son image de marque et ainsi se faire maintenir au pouvoir.
Le nom de M. Hermann Cohn est plusieurs fois cité. Cet ancien sous-secrétaire
d'État Américain sous G. Bush s'est énormément enrichi sur le dos du peuple
Congolais. Hier au service de Mobutu, aujourd'hui Cohen est aussi au service
de M. Kabila, tout en vendant également l'image de Kengo aux Américains. Kabila
paie à Cohen chaque mois qui passe 500 000 $ Américains pour que Cohen vende
l'image de Kabila comme il le faisait à l'époque de Mobutu. Le marketing de
M. Cohen est fort connu des Congolais et des Américains. Et dire que M. Kabila
est dictateur connu de tous, la question qu'on doit se poser est celle de savoir
de qui se moque-t-on? Américain pourtant, Cohen fut plus Mobutiste que ne l'étaient
les Congolais. Néo-Mobutiste, il aide aujourd'hui un autre Néo-Mobutiste,
M. Kabila. ­ S'ajoute également en cette liste des caractéristiques de Mobutu,
l'homme a réalisé quantité d'assassinat politiques sans nombre et gratuits des
fils du Congo. En effet, la liste de ceux qui l'entouraient dans cette sale
besogne est aussi connue, notamment Manzikala, Bolozi, Baramoto, Nzimbi, Likoulia, etc.
en plus de ceux que nous avons déjà cité plus haut. Rappelons ici quelques
cas : assassinats des étudiants sur le campus de Lubumbashi; Kimba, Anany, Mahamba,
etc. Tous les spécialistes militaires criminologues Congolais, ceux-là même qui
prouvèrent à Mobutu de la gravité du dossier sur les assassinats des étudiants,
sur le campus de Lubumbashi, ont été tous fusillés dans la guerre interne au
Rwanda face aux-rebelles du FPR (armée Rwandaise actuelle) en 1990. Pourquoi
ont-ils été fusillés? Parce que des témoins gênants aux yeux de Mobutu.

Le général Likoulia connaît mieux ce dossier. Likoulia est aux côtés de Kabila aujourd'hui.
® Enfin, tous les auteurs sont donc unanimes et ils ressortent sans tituber les habitudes
sexuelles de Mobutu, tant en grande ligne que dans les moindres détails. Mobutu fut un
malade sexuel que le public ignorait tant. Parmi les premiers ouvrages à stigmatiser
l'opinion sur le vagabondage sexuel de Mobutu, il faudra tout de suite citer
P. Monguya Mbenge. Il est très strict. Déjà vers les années 77, Monguya révélait
les correspondances secrètes de Mobutu où nous pouvons lire que suite à la mégestion
du Congo par Mobutu, certains membres de sa famille, dont principalement son fils
aîné Niwa, lui conseillait déjà d'abandonner le pouvoir. Car, selon Niwa, Mobutu
avait déjà accumulé la richesse qui pouvait leur permettre de vivre sans trop se
gratter les cheveux, le reste de leur jour! Mobutu avait déjà trop pillé le Congo
sans traîné dès ses premiers jour à la tête du Congo! Sa famille éprouvait déjà
d'inquiétudes pour leur avenir. Mais hélas, Mobutu s'entêta et demeura au pouvoir,
et ce, jusqu'à ce qu'il en soit chassé de force par des rebelles dirigés par Kabila
en 1997, aidé par les pays voisins, ceux-là même qui cherchent à le chasser aussi à
son tour du pouvoir, aujourd'hui. La lettre de Niwa est bien reprise également dans
le film de M. Thierry Michel : "Mobutu roi du Zaïre".  La sexualité de Mobutu fut un
cas pathologiqueMobutu fut un sadique sexuel! Mobutu n'avait aucun sens de respect
pour les femmes de ses collaborateurs et encore moins pour les jeunes filles Congolaises.
Tenez! lorsque Mobutu se donnait le plaisir de faire la mission sinon le tour des
provinces, à l'intérieur du Congo. Sa mission principale consistait à coucher avec
les petites filles fréquentant encore pour la plupart l'école primaire et souvent,
c'était des enfants des autorités régionales du MPR (Mouvement Populaire de la
Révolution) le Parti-État. Mobutu avait une phrase particulière à lui en ce domaine,
révèle P. Monguya Mbenge. Le vocabulaire de cette phrase laisse aujourd'hui tout
parent digne de ce nom perplexe : "Je ne veux pas pour cette nuit des vieilles gloires
mais de jeunes fraîches..." Voilà qui ressort de l'ouvrage de Monguya. Mobutu fut un
criminel du haut chemin. En effet, Mobutu à prononcé cette phrase autant des fois
qu'il a effectué les tours à l'intérieur du Congo devant tous les gouverneurs de
provinces du Congo (alors Zaïre), soit dit en passant, qu'il était en tournée d'État!
Les jeunes filles Congolaises outre leurs mamans constituaient alors des proies
faciles et favorites de Mobutu, au nom du pouvoir. Point n'est besoin de s'attarder
davantage sur ce point, beaucoup des détails sur le vagabondage sexuel de Mobutu
peuvent se lire aisément dans les ouvrages, suivants : "À la cour du maréchal ",
l'ouvrage est de son beau-fils, P. Janssens. "Le Mal zaïrois", éd. Hermé, Bruxelles,
1998, l'ouvrage est de E. Boissonnade. Le titre est plus proche de l'ouvrage de
l'ex-premier Ministre de Mobutu, M. Nguz Karl-i-Bond. Voici le titre de son
ouvrage : "Mobutu ou l'incarnation du mal Zaïrois". Les témoignages de M. Sakombi
Inongo, dans le film de M. Thierry Michel : "Mobutu roi du Zaïre", sont là autant
des titres à lire pour cet aspect de la question. Sakombi révèle dans ce film que
Mobutu coucha avec sa femme. Enfin, "Adieu Mobutu. Génie de Gbadolité", éd. SA, Genève,
1991, est l'ouvrage de Edi Angoulu. Cet auteur est celui qui décrit que les
difficultés de Nguz face à Mobutu trouvaient ses origines dans les femmes.
Nguz avait courtisé et couché avec l'épouse de Mobutu, maman Antoinette Ngbiateni.
Pour mémoire, rappelons rapidement que P. Monguya fut un des premiers gouverneurs
de provinces au Congo au tout début du pouvoir Mobutiste. Depuis plusieurs années bientôt,
Monguya a fuit le Congo et vit en Belgique. Tout récemment, il venait à nouveau de
publier un autre ouvrage, qui n'est pas du tout loin des grands thèmes caractérisant
Mobutu. Le voici : "Léopold II à Mobutu, Une conspiration Internationale", Bruxelles,
1993. Mobutu n'avait jamais travaillé pour le bien et l'épanouissement du Congo. L'homme
fut un mercenaire de grand chemin comme Kabila l'est aujourd'hui à la tête du Congo.
Quelle conclusion tirée de tous ces ouvrages sur Mobutu? En effet, d'un stylo à l'autre
de chacun de ces auteurs, un seul mot revient constamment dans tous ces ouvrages, tant
du côté des auteurs Congolais aussi que du côté des auteurs étrangers, que Mobutu fut
un grand mal pour le Congo. Jamais on a démontré un seul instant que Mobutu fut également
un grand mal pour l'Afrique dans sa globalité. C'est ce que cet article tentera de
démontrer sous dessous.  Mobutu fut un grand mal pour l'Afrique entière au-delà du
Congo (Ex Zaïre)"Dignité pour l'Afrique," tel est l'unique ouvrage que Mobutu a fait
écrire de son vivant par un journaliste belge à la recherche du sensationnel et surtout
de moyens de subsistances. Dans cet ouvrage, Mobutu n'étale rien d'autre de consistant
que la beauté de Maman Yemo, sa mère! Il n'y a rien de mémoire. Puis vint, "Ainsi sonne
le glas! Les derniers jours du maréchal Mobutu", éd. Gideppe, Paris, 1998. L'ouvrage
est fort récent. Il est écrit par H. Ngbanda, l'homme est neveu de Mobutu. Nous avons
déjà au passage dit un mot à son sujet au tout début de ce texte. Doigts croisés
probablement, Ngbanda nous apprend avec un certain un cynisme dans son roman que
son oncle Mobutu fut un géant de l'Afrique Indépendante(sic). M. Ngbanda fait
beaucoup rire plus d'un Congolais terré dans sa chaumière! Toutefois, Ngbanda ne
va guère au fond de la chose, il demeure très superficiel lorsqu'il parle de Mobutu
alors que tout son roman est consacré à Mobutu. Questions? Le géantisme de Mobutu dont
parle Ngbanda dans son roman fut-il en bien ou en mal? De quel genre était ce géantisme ?
Bref, avec un peu plus de recule aujourd'hui, M. Nganda peut-il nous dire pourquoi une
certaine Afrique qu'il appelle "Afrique indépendante" est contre le Congo? Pourquoi
le Congo est-il en guerre aujourd'hui face à ses voisins immédiats? Ces questions en
effet méritent d'être soulevées et sont importantes pour la compréhension de la suite
de cet article. En effet, nous aurions bien voulu lire tout "le travail au noir"
que Mobutu avait abattu en déstabilisant l'Afrique entière outre bien le Congo!
Le ballet des coups d'État militaires qu'a connu l'Afrique et que connaisse encore
l'Afrique jusqu'à aujourd'hui, le modèle est parti malheureusement du Congo et,
Mobutu en fut le grand promoteur dans bien de situations. La mort cynique de certains
chefs d'État Africains voisins et éloignés du Congo, etc. Ngbanda reste muet à ce sujet,
alors qu'il avait pourtant de la matière à déballer. Le roman de Ngbanda serait
complet si seulement celui-ci reprenait la liste nécrologique de tous les fils du
Congo et d'Afrique assassinés par le régime Mobutu. Ngbanda se targue dans son roman
qu'il était le conseiller spécial de Mobutu. Une question se pose. Gouverner c'est
prévoir, dit-on! Ce principe est vieux comme le monde. Il est simple à savoir et surtout
lorsqu'on est conseiller spécial. Qu'est-ce que Nganda prévoyait chaque matin et
conseillait à Mobutu au Congo à l'époque de leur gloire, spécialement à partir des
années 80, les années du début des actions fulgurantes de l'UDPS ? Ngbanda peut-il
nous dire aujourd'hui pourquoi Mobutu avait tant loupé toutes les occasions de faire
la paix avec l'opposition interne (l'UDPS) à maintes reprises? Faire donc de concessions
propres et sincères à l'UDPS spécialement (en ce qui concerne l'application stricte des
résolutions issues de la Conférence Nationale Souveraine, entente Mobutu et
E. Tshisekedi à Cap Martin en France...) pour ne citer que cela. Au juste qui
torpillait alors toutes ces tentatives des solutions paisibles à la crise Congolaise?
Ngbanda semble ignorer sa totale responsabilité dans ces dossiers. Il renvoie la balle
sur les autres princes de leur clan qui étaient dans l'entourage de Mobutu. Voilà un
conseiller spécial qui conseillait à Mobutu de détruire le Congo comme Kabila le fait
maintenant et que le moment venu ils fuiront tous vivre en exil doré à l'étranger!
Et c'est ce qui est arrivé, enfin! Mobutu, est enterré au Maroc après avoir fuit le Congo.
Voilà deux mercenaires qui se complétaient bien l'un et l'autre à la tête du Congo. Voilà
ce que fut alors de la politique interne au Congo pour Mobutu et Ngbanda. Ce fut un échec
sur toute la ligne! La complaisance et le manque de sérieux qui se trouvent dans
le roman de M. Ngbanda sont les mêmes que ce que Ngbanda avait toujours manifesté
aux côtés et du vivant de Mobutu. Impuissants, aujourd'hui, tous ces ex-princes du
clan Mobutu, s'entraccusent à l'instar, de petits enfants jouant dans les sables
mouvants et ardents. Pourquoi Ngbanda veut-il lui porter des gants blancs? Pourquoi
était-il conseiller spécial? Quels dossiers Ngbanda traitait-il aux côtés de Mobutu? 

Politique extérieure de Mobutu et ses conséquences face au Congo aujourd'huiMaintenant
tournons les yeux à l'extérieur du Congo. Regardons pour ce que fut de la politique
internationale de Mobutu en Afrique. Comment Monsieur Ngbanda peut-il nous expliquer
l'accession au pouvoir de Monsieur Pierre Buyoya au Burundi et le départ imprévu de
l'ancien président Bagaza en exil alors qu'il se trouvait à l'étranger en mission
d'État, au Canada, en 1985? Les cas peuvent se multiplier à l'infini.
Et, selon Monsieur Ngbanda, c'est ça réellement, être un géant d'Afrique indépendante
pour Mobutu? Voilà une appréciation abusive du mot, selon nous. Mobutu a joué durant
tout son règne le rôle d'un agent négatif et de trouble au Congo et en Afrique.
M. Ngbanda nous révèle sûrement avec une certaine dose de naïveté l'unique cas
(alors qu'il y en a beaucoup) de comment Mobutu était venu en aide à Museveni alors
 rebelle pour accéder au pouvoir en Ouganda comme si cette aide constituait véritablement
un motif de gloire et de fierté! Au nom de quel droit Mobutu lui pouvait s'immiscer dans
les affaires internes d'autres États Africains indépendants pour écarter les présidents
en exercice? Est-ce qu'aujourd'hui tous ces États Africains ignorent-ils le " travail au
noir " celui qui fut de Mobutu contre eux? Le vilain jeu que Mobutu entretenait face à
ses collègues Africains (facilitateur des coups d'État militaires, assassinats de certains
chefs d'État... ), ne s'était-il pas retourné contre lui? En quoi Mobutu fut-il un géant?
Et lorsqu'il a été question qu'il parte du Congo face à la guerre des rebelles de Kabila
quel pays Africain a daigné venir en aide à Mobutu si réellement il était un géant
d'Afrique? Dira-t-on qu'on l'a laissé partir parce qu'il était déjà malade et fatigué? 
Après le coup d'état militaire de Mobutu au Congo l'Afrique entière réitéra le modèle
CongolaisLes pairs des indépendances Africaines avaient voulu voir l'Afrique accéder à
sa souveraineté internationale et vivre dans la réelle dignité. Telles étaient les
thèses chères à Kwame N'Krumah et bien d'autres encore; Jomo Kenyatta; Haïlé Sélassie;
Patrice Lumumba, etc. Tous ces leaders politiques pour la plupart ne finirent point
leurs missions d'État en Afrique en général et dans leurs pays respectifs en particulier.
Certains sont morts tout naturellement mais beaucoup d'autres sont morts assassinés au
cours d'un coup d'État militaire. L'exemple des coups d'État militaires en Afrique
indépendante semble avoir été un mal qui a été initié au Congo/Kinshasa et cet exemple
connut des retentissements ou des ramifications ailleurs dans beaucoup d'autres pays
Africains. Ce fait continu encore et demeure. Le dernier coup d'état militaire à date
est celui qui a vu le général Robert Gueï renverser le président Henri. Konan Bédié par
un coup d'État militaire, en Côte d'Ivoire, c'était le 24/12/1999. Le modèle est un tort
majeur qui ravage actuellement l'Afrique dans sa globalité. En effet, depuis les années
65 date du coup d'État de Mobutu au Congo, sans arrêt, - nous assistons constamment
devant un nombre croissant de coups d'État militaires sans commune mesure en Afrique.
Ils vont croissant.  Petit registre des coups d'État militaires en Afrique depuis 1965
à 1980Le retentissement de coup d'État de Mobutu au Congo/Kinshasa face à Kasa-vubu
eut d'échos de partout en Afrique. Le modèle fut copié très rapidement, notamment dans
un bon nombre de pays que nous verrons sous-dessous. L'historiographie politique de
l'Afrique en ce domaine est extrêmement riche et exceptionnelle. D'emblée notons très
rapidement que l'Afrique dispose des 53 États indépendants aujourd'hui. Mais à la fin
des années 80, avant la grande vague démocratique, plus des 2/3 des gouvernements en
Afrique, étaient dirigés par des militaires! Et plus des 12 conflits militaires déchirent
les pays Africains aujourd'hui. Sans trop entrer en des détails, ce qui serait plus
fastidieux pour le lecteur, passons très rapidement en revue quelques cas jugés dignes
de mémoire aux fins d'illustrer notre propos. - Au Togo. D'abord notons que le tout
premier coup d'État militaire en terre Africaine a été signalé au Togo en 1963.

Le président Olympio Sylvanus a été destitué et puis assassiné par les militaires de
façon atroce. Remplacé par Nicholas Grunitzky, ce dernier sera à son tour chassé aussi
du pouvoir par le lieutenant colonel Etienne Eyadema, le 13 janvier 1967. Eyadema est
ainsi au pouvoir depuis cette date jusqu'à aujourd'hui! Plus tard, tout le système
politique togolais s'inféoda au Mobutisme. À tel point que Eyadema fut et est le sosie
de Mobutu au Togo jusqu'à aujourd'hui. - Au Ghana. Alors qu'il se trouvait en mission
officielle en Chine, le président Nkrumah réputé communiste a été écarté du pouvoir par
suite d'un coup d'État militaire dirigé, par le général Joseph A. Ankarah.
C'était le 24 février 1966, soit quatre mois après la prise du pouvoir par la force au
Congo par Mobutu. N'Krumah était proche de P. Lumumba au plan de philosophie politique.
Par compassion certainement, le président Sékou Touré nomma alors Nkrumah, co-président
de la Guinée, jusqu'à sa mort! Le combat que mena Sékou Touré pour faire rétablir
Nkrumah dans ses fonctions au Ghana ne connut guère de succès. Depuis, le jeu des coups
d'État militaires a continué au Ghana jusqu'à aujourd'hui. L'actuel président,
Jerry Rollings, est un militaire. - Au Bénin. (Ex-Dahomey), le président Apithy Migan
a été renversé du pouvoir, le 22 décembre 1965, soit un mois seulement après le coup
d'État de Mobutu au Congo/Kinshasa. Ce ballet des coups d'État militaire a continué
au Bénin jusqu'en 1991. Le colonel Matthieu Kérékou s'y est emparé du pouvoir depuis
1972 jusqu'en 1991. Depuis 1996, Kérékou est à nouveau retourné à la tête du Bénin après
avoir battu M. Soglo aux élections libres et démocratiques. Au total, le Bénin a déjà
connu plus de cinq coups d'État militaires. - Au Nigeria. Le président Abubakar Balewa
a été écarté du pouvoir et puis assassiné, le 17 janvier 1966, soit deux mois après
l'accession de Mobutu au pouvoir par la force au Congo/Kinshasa. Son bourreau était
le général Aguiyi-Inrosi. En juillet 66, Inrosi a été à son tour assassiné, et le
général Yakubu Gowan accéda au pouvoir. Depuis, le théâtre des coups d'État militaires a
continué sans cesse au Nigeria, jusqu'à plus tard qu'en 1999 passée. - Au Burkina Faso.
(Alors Haute-Volta). En 1966, le président Maurice Yameogo a été déposé par suite d'un
coup d'État militaire dirigé par le colonel Sangoule Lamizana. En 1983, le capitaine
Thomas Sankara s'empara du pouvoir et écarta Lamizana. En 1987, alors qu'il était son
meilleur ami d'enfance, Blaise Campaoré assassina Thomas Sankara et s'empara dès lors
du pouvoir jusqu'à aujourd'hui. - République Centre Africaine. En janvier 1966, le
président David Dacko, a été chassé du pouvoir par son oncle Jean Bedel Bokassa.
Dacko est retourné à nouveau au pouvoir vers les années 80. Battu aux élections
démocratiques, Ange Patassé a remplacé Dacko à la tête de ce pays jusqu'à aujourd'hui.
Depuis, toutefois, à maintes reprises les militaires ont tenté de reprendre le pouvoir
par la force mais en vain! - Au Congo Brazzaville. En 1966, le président Alphonse
Massamba-Debat, a été déposé par un coup d'État militaire. L'homme était pro-communiste
Sino-Soviétique. Depuis lors le ballet des coups d'État militaires se sont poursuivis
jusqu'à aujourd'hui. Le président en place actuellement est issu d'un coup d'État
militaire : Denis Sassu N'Kwesso, qui auparavant avait été à la tête d'un putsch
qui avait assassiné le président Marien Ngouabi. Depuis 1998, Kwesso a chassé le
président Lissouba élu démocratiquement du pouvoir suite à une guerre qui déchire
le Congo Brazzaville jusqu'à aujourd'hui. - En Sierra Leone. En 1967, le président
P. Stevens, a été renversé par un coup d'État militaire dirigé par le lieutenant
colonel Andrew Juxon-Smith. Dans ce pays, le ballet des coups d'État militaires a
continué à une cadence effrénée jusqu'à aujourd'hui. Le pays est en proie de guerre
civile depuis 1991. - Au Mali. En 1968, le président Modibo Keita, a été chassé du pouvoir
par le lieutenant Moussa Taoré, soit trois ans après l'accession de Mobutu au pouvoir
au Congo/Kinshasa. Reprochant à Modibo Keita d'avoir instauré la dictature au Mali;
Taoré, lui, même, instaura aussi une autre dictature au Mali du modèle Mobutiste
jusqu'à la fin des années 1992. Écarté par suite d'un coup d'État militaire dirigé
par le général Toumari Touré, aujourd'hui le Mali est retourné à l'ordre civil, car
Toumari ayant abandonné le pouvoir. Il est tant cité en modèle dans quantité de pays.

Et Taoré, lui, a été mis aux arrêts et demeure en prison pour kyrielle des crimes.
- Au Burundi. En 1966, alors que le roi Ntare V était en visite à Kinshasa,
capitaine Micombero s'empara du pouvoir au Burundi. Le roi était pro-communiste
aimant la Chine. En 1976, Jean-Baptiste Bagaza, un autre militaire réalisa un putsch
et chassa Micombero du pouvoir. Micombero s'en ira mourir en exil en Mogadiscio en 1983.
Et le ballet des coups d'État partit de plus bel en ce pays jusqu'à aujourd'hui.
Attardons-nous un peu sur ce cas Burundais. Tenez! En 1985, alors qu'il se trouvait
en mission officielle au Canada, le président Bagaza fut destitué du pouvoir au Burundi,
par Pierre Buyoya. Le coup avait été préparé par Mobutu à partir du Congo/Zaïre.
L'exécuteur de ce plan de déstabilisation du Burundi a été Atundu Liongo, outre
quelques militaires zaïrois Mobutistes, qui travaillèrent avec Buyoya pour finalisation
de coup. Atundu était un agent de sécurité Mobutiste. À titre de récompense,
Atundu connut de promotion inattendue à la Gécamines (PDG), cadeau de Mobutu. Et Buyoya,
 lui, même a été invité à Mbuji Mayi par Mobutu, ce dernier lui remit presque une dame
jeanne des diamants en guise des remerciements et d'encouragements pour une mission
 accomplie. Le président Habyarimana en était témoin. Et l'ancien ministre des affaires
étrangères du Congo, M. Nguz en sait quelque chose. Il était à Mbuji Mayi. À Mbuji Mayi,
un ami, ex-chef de l'usine centrale de triage des diamants à la Miba (Minière de Bakwanga),
aujourd'hui décédé, nous témoigna le fait. Il s'agit de Kompany Mpoyi Pascal.
Au Burundi, Buyoya demeure au pouvoir jusqu'à aujourd'hui. Il est à la tête de ce
pays par suite des deux coups d'État militaires. Il en est devenu spécialiste.
Pourquoi Mobutu avait-il comploté contre le président Bagaza demandera-t-on?
L'homme n'avait jamais aimé les dénonciations qui avaient été prononcées contre lui
par le colonel Kadhafi en visite officielle à Bujumbura en 1985. Voilà pourquoi Bagaza
qui avait accueilli Kadhafi eut les foudres de Mobutu. Voici ce qu'étaient les
dénonciations de Kadhafi : " Mobutu est un agent du capital international.

Le peuple zaïrois, unissez-vous et chassez-le du pouvoir ". En effet, les radios
commentèrent l'événement dans le monde. Le discours ne plut pas à Mobutu qui avait
déjà des sérieuses difficultés politiques face à l'UDPS, par exemple, au Congo.
Qui sait? En effet, au Congo, aujourd'hui, M. Kabila fait appelle des pieds à Atundu
aux fins peut-être que ce dernier puisse lui venir en aide comme ce fut bien le cas à
l'époque de Mobutu! Atundu est spécialiste du dossier Burundais. Un fait historique à
rappeler, en effet. En 1968, au plus fort de l'ordre Mobutiste, les relations diplomatiques entre le Congo et le Burundi avaient été rompues. Le motif? Eh bien! Burundi avait hébergé et permit aux mercenaires d'attaquer le Congo à partir de Bukavu. En clair : aujourd'hui, et avec la guerre qui se déroule au Congo, Burundi n'est pas à son premier geste d'importuner le Congo. Les relations diplomatiques reprirent entre les deux pays que lorsque les mercenaires avaient déguerpi le Congo et le Burundi. La crise dura neuf mois. (11) En Libye. En septembre 1969, le colonel Mouamar Kadhafi, a chassé du pouvoir le roi Idrissa. Depuis, Kadhafi est au pouvoir jusqu'à aujourd'hui. Ses relations avec Mobutu avaient été tortueuses. Mobutu est allé plusieurs fois en Libye (12) Au Niger. Le tout premier président Hamani Diori a été écarté du pouvoir depuis 1974 par les militaires. Depuis cette date jusqu'en 1991, le Niger a été dirigé par les militaires. En 1993, un président pourtant élu démocratiquement, Mahamane Ousmane, a été renversé par un nouveau coup d'État militaire en 1996.

Au Tchad .
Le président François Tombal baye a été assassiné en fonction par suite d'un coup
d'État militaire, c'était le 13 janvier 1975. Et depuis, ce pays sombre dans la spirale
 des coups d'État militaires vertigineux à décrire. En 1990, Hissène Habrè a été renversé
par les forces rebelles dirigées par Idriss Déby. Déby demeure encore au pouvoir.
Il a aidé Kabila avec son armée dans la guerre qui se déroule au Congo.

Au Rwanda. Le 15 juillet 1973, les militaires ont chassé Grégoire Kayibanda du pouvoir.
Il en mourra plus tard le 22 décembre 1976. Actuellement, il y a au Rwanda un autre régime
militaire hydre à double tête : un civil d'une part est président (en carton) et d'autre
part un militaire est vice-président (tout-puissant). Ce régime est en place depuis 1994.

Au Soudan. Le pays sombre dans la spirale des coups d'État militaires depuis 1969, date à
laquelle, le général Al-Nimeri chassa du pouvoir le président Ahmed Mahgoud, jusqu'à
ce jour. La guerre qui oppose le nord musulman au sud chrétien bientôt plusieurs années
remonte en 1964.

 En Éthiopie. L'empereur Haïle-Selasié a été évincé du pouvoir par une junte militaire
le 14 septembre 1974. Le 27 août 1975, il en mourra curieusement.
Depuis, le colonel Mengistu Mariam y a régné en véritable dictateur. C'est encore un
autre régime militaire qui est au pouvoir en ce pays aujourd'hui.

Au Comores. Le président Ahmed Abdallâh, a été chassé du pouvoir en août 1975. En 1978,
il fait à son tour un coup d'État militaire et tua Soilih qui l'avait remplacé en 1975.
En 1989, Abdallâh a été tué aussi dans un autre coup d'État militaire, etc.

 En Guinée Équatoriale. Un coup de palais : Macias Nguema, a été écarté du pouvoir en 1979,
par son neveu Obiang Ngwema, un dictateur, qui chassa un autre dictateur du pouvoir!

 En Ouganda. Le président Milton Obote a été chassé du pouvoir en 1971 par une junte
militaire dirigée par Idi Amin Dada. En 1980, Obote encouragé par la Tanzanie Chassa
Idi Amin du pouvoir. Ce jeu a continué jusqu'en 1986, date à laquelle M. Museveni un
rebelle, aidé par Mobutu, s'empara du pouvoir face à M. Obote. Depuis, M. Museveni est
alors au pouvoir jusqu'à aujourd'hui : un dictateur! Dans son roman, Ngbanda raconte
de l'aide logistique que Mobutu accorda à Museveni aux fins de réaliser le renversement
du pouvoir en Ouganda.

 En Mauritanie. Le président Mokthar Ould Daddah a été chassé du pouvoir en 1978 par un
coup d'État militaire. Et il en mourra plus tard.

 Au Liberia. Depuis les années 80, le sergent Samuel Doe, assassina le président en
exercice et se proclama président de la République. Le 9 septembre 1990, Samuel Doe
a été à son tour exécuté et dépiécé à l'instar d'un chien, par de rebelles de Charles
Taylor. Et depuis, le Liberia sombre et ne s'est jamais relevé des guerres civiles jusqu'à
aujourd'hui.

 En Tunisie. Alors premier Ministre, le général Ben Ali, déclara le président Bourguiba
inapte de gouverner, il s'empara du pouvoir en 1987.

 En Algérie. Un coup d'État militaire a été dirigé par le colonel Boumediene et déposa
le président Ben Bella. C'était en 1965. Depuis la mort de Boumediene, l'Algérie traverse
des moments d'intenses instabilités politiques et des violences constantes.

Au Maroc. Le général Oufkir tenta un putsch et il en échoua face au roi Hassan II.
C'était le 21 février 1966. Il en fut condamné à prison à vie.

 En Somalie. Le 15 octobre 1969, le président Shmarkete a été assassiné par suite d'un
coup d'État militaire. Le général Said Barre, qui l'avait remplacé, a été à son tour
écarté du pouvoir depuis 1911. Entre-temps, la Somalie est plongée dans le feu et sang
suite des guerres fratricides sans fin.

 En Angola. Depuis l'accession de ce pays à l'indépendance en 1972, Mobutu fut acharné
à voir le président Neto quitté le pouvoir à la tête de ce pays. Il en fut de même avec
De Santachos qui est en place au pouvoir. Il en a vu de toutes les couleurs.

En conclusion: De cette étude, quelques enseignements rapides se dégagent et méritent
l'attention, notamment:
1) Un grand nombre des chefs d'État Africains des années 60, beaucoup sont morts assassinés
au cours d'un putsch militaire. La génération de tous ces chefs d'État Africains,
les pairs des indépendances Africaines, n'ont pas du tout joui de l'autonomie de
l'Afrique indépendante, pour laquelle ils s'étaient tant et pourtant battu face au
colonisateur. Et, tous pour la plupart, étaient des civils.

2) Par contre, la deuxième génération des chefs d'État Africains remontant vers les années
65, furent des militaires pour la plupart. Tous ont usé de la force pour s'emparer
du pouvoir. Le détonateur semble avoir été déclenché au Congo/Kinshasa par Mobutu.
Sa méthode est connue : S'emparer du pouvoir par la force et tenter par des amalgames
diverses pour y demeurer éternellement! Voilà une contre-valeur démocratique qui
caractérise l'Afrique. Et comme une traînée de poudre, la politique en Afrique est
dès lors devenue un club ou une affaire exclusivement militaire. Au Congo,
Dungia nous brosse le tableau de tous ces chefs d'État militaires, lorsqu'ils
venaient rencontrer Mobutu. Tous, à en croire Dungia, ils avaient presque le même discours
: "Grand-frère, j'ai besoin de..." Dungia cite quelques noms : Micombero, Idi Amin,
Habyarimana, Bokassa, etc. Aujourd'hui encore, l'auto proclamé président du Congo Kabila
est sur ces traces de Mobutu. L'histoire du Congo se répétant, hélas! Le Congo fut pillé
par Mobutu et l'est encore plus aujourd'hui avec Kabila. Kabila a ravagé le Congo en 3 ans
de pouvoir, là où Mobutu avait mis 32 ans!

3) Bref, l'Afrique Australe, qui, elle a accédé un peu plus tard à l'indépendance,
le jeu des coups d'État militaires, y semble inexistant sinon nul. À l'inverse, le Nord,
le Centre, l'Ouest et l'Est de l'Afrique, demeurent des gros fiefs des coups d'État
militaires permanents.

4) Accédés tous au pouvoir soit pour endiguer la dictature ou soit pour apporter le
bonheur à leurs peuples respectifs, les militaires Africains n'ont rien apporté d'original
comme solution aux multiples problèmes socio-économique et politiques dont souffre
l'Afrique post coloniale. Au contraire, sont tous des nouveaux colonisateurs des
leurs peuples respectifs. C'est pire!

Note: Cet article n'est pas du tout une création de l'auteur de ce blog mais il a été
tiré au hasard d'une recherche sur internet. L'auteur de l'article est mentionné au bas
du titre.

OK-2Power
mise à jour 23-10-2009



22/04/2008
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